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La greffe de cornée (kératoplastie) est une intervention chirurgicale permettant de remplacer la cornée endommagée d’un patient par la cornée saine d'un donneur, de manière totale (kératoplastie pénétrante) ou partielle (kératoplastie lamellaire). Explications avec le Pr Louis Hoffart, ophtalmologue à la Clinique Monticelli-Vélodrome (Ramsay Santé), située à Marseille.

Surface transparente de l'œil, en forme de dôme, la cornée est responsable d'une grande partie de la puissance de focalisation. Essentielle pour une vue optimale, si la cornée est endommagée, en raison d'une maladie ou d'une blessure, elle peut être oedémateuse ou gravement déformée, entraînant alors des problèmes oculaires plus ou moins importants. « Lorsqu'une pathologie cornéenne est diagnostiquée et qu'elle ne peut être traitée par des traitements médicaux, le port de lentilles ou par un traitement au laser, la greffe peut alors s’avérer nécessaire », explique le Pr Louis Hoffart.

Lors d’une greffe de cornée, le greffon est prélevé sur un individu récemment décédé sans maladie connue ni aucun autre facteur susceptible d'affecter la viabilité du greffon ou la santé du receveur. Une fois le greffon retiré, il est ensuite transplanté chirurgicalement chez l'individu receveur. Selon la pathologie sous-jacente du patient, différentes techniques de greffes sont alors envisagées.

Les différents types de greffes de cornée

« La cornée contient cinq couches, mais il n'est pas toujours nécessaire de toutes les transplanter », précise l’ophtalmologue. En fonction du nombre de couches transplantées, deux types de greffes sont possibles.

Si toutes les couches sont transplantées, on dit que le greffon est pénétrant (kératoplastie pénétrante). En revanche, si une seule partie des couches est transplantée, on parle de greffon lamellaire (kératoplastie lamellaire). « Nous adaptons chaque greffe au cas par cas, en fonction de la pathologie de chaque patient », insiste le spécialiste.

Les greffes de cornée peuvent être réalisées en ambulatoire, dans certains cas, elles nécessitent une hospitalisation d’une nuit.

 

 

Les suites opératoires après une greffe de cornée

Après une greffe de cornée, certains soins postopératoires doivent être assurés, afin de minimiser les éventuels risques de complications. « Nous prescrivons des gouttes ophtalmiques et, occasionnellement, des médicaments oraux en cas d’inflammation ou de douleur oculaire », explique l’expert. Le temps de repos, lui, varie en fonction de la pathologie sous-jacente. En règle générale, le repos doit durer une semaine. La vue du patient receveur peut être initialement moins bonne qu'avant la chirurgie, le temps que l’œil récupère et s'adapte à sa nouvelle cornée. « L'amélioration de l'acuité visuelle peut prendre plusieurs semaines ou plusieurs mois (en fonction du type de greffe), au fur et à mesure des ablations des fils de suture », indique le médecin.

« Des examens oculaires de routine doivent être effectués afin de détecter de potentielles complications ou un éventuel rejet au cours de la première année suivant la transplantation, bien que celui-ci soit rare », conclut le Pr Louis Hoffart. Les symptômes évocateurs d’un potentiel rejet de greffe sont une baisse prolongée de la vision, une douleur oculaire persistante, une gêne à la lumière (photophobie), un larmoiement ou une rougeur à l'œil. Il est généralement possible d’y remédier avec des gouttes de cortisone à fortes doses.

Une opération permettant de retrouver une vision normale

Bien qu’il faille patienter plusieurs mois pour bénéficier définitivement des résultats positifs de la greffe, cette opération permet au patient de retrouver une excellente acuité visuelle et de supprimer les douleurs souvent provoquées par les lésions cornéennes.

Chaque année en France, 4 000 greffes de cornées sont réalisées avec succès. Les chirurgiens ophtalmologues enregistrent toutefois une baisse d’activité liée au manque de greffons depuis l’apparition du Covid-19, il y a deux ans.